Au Maroc, les réseaux de surveillance des maladies ont été créés juridiquement en 1997. Depuis, ils ont également été modifiés et adapté au contexte à plusieurs reprises.
Amélioration de sensibilisation
Améliorer la connaissance des populations en matière de rage devant constituer un des principaux moyens envisagés dans le programme national de lutte contre la rage. L’information du public, initiée en début du programme, a été jugée trop limitée dans le temps pour avoir un impact (à titre indicatif, une enquête d’évaluation du programme a montré que le public cible n’est pas suffisamment informé du danger de la rage et de l’intérêt du PNLR).
Prophylaxie de la rage
a) Prophylaxie sanitaire
Au Maroc, la prophylaxie sanitaire est basée sur la capture et l’abattage des chiens errants et la mise en observation des chiens mordeurs connus. En milieu rural et dans les terrains vagues périurbains, les animaux étaient abattus immédiatement à l’aide des armes à feu, technique abandonnée et remplacée en faveur de l’utilisation des appâts empoisonnés à la strychnine. En milieu urbain, les chiens non tenus en laisse sont capturés et conduits en fourrière pour y être euthanasiés. Ainsi, le nombre de chiens abattus depuis la mise en place du plan est en moyenne de 78.217 têtes par an (figure 33). Le minima a été noté en 1986, date du lancement du plan, avec 15.713 têtes, alors que le maxima a été enregistré en 1989 avec 258.224 chiens abattus, chiffre qui coïncidait avec la généralisation de cette action à presque l’ensemble du territoire national (sauf les Provinces qui étaient programmées pour la phase V). Depuis, une stabilisation des effectifs marquait les années 1990-98.
Hormis l'année 1989 où les abattages des chiens ont atteint leur maximum (258 224 chient errants), les réalisations en matière de prophylaxie sanitaire sont restées globalement en deçà des prévisions du PNLR avec un taux moyen d'abattage annuel de l'ordre de 5%.
Par ailleurs, il est à signaler que l'abattage de masse de chiens n'est pas toujours de bonnes solutions; bien au contraire, il entraînerait une exacerbation du taux de renouvellement de la population canine et par conséquent une augmentation de la population des jeunes chien non vaccinés. Sans oublier son impact négatif sur la participation des propriétaires aux campagne de vaccination. D'où la nécessité de limiter l'abattage aux seuls "vrais chiens errants".
b) Prophylaxie médical
L’objectif attendu des vaccinations de masse était de briser les cycles de transmission de la rage en immunisant au moins 80% de la population canine. Dans le cadre du PNLR, la vaccination des chiens à propriétaires se réalisait après l’opération d’abattage des chiens errants moyennant le recours à un vaccin inactivé, adjuvé, produit sur culture cellulaire et titrant au moins 1 UI/ml et conditionné dans des flacons multidoses. L’immunité conférée souhaitée était de deux ans après une simple injection (bien qu’en réalité cette durée sera plus courte). L’identification des chiens était faite par la délivrance d’un certificat individuel numéroté, mentionnant le nom du propriétaire, l’âge, le sexe et la robe de l’animal vacciné ainsi que le nom et n° du lot du vaccin utilisé. L’effectif moyen des chiens vaccinés pendant la période 1986-1998 (non comprises les années 1991-92 et 1996-98) est de 185.912 têtes par an, soit un taux de vaccination de moins 20% par rapport à la population totale estimée à 2 millions. Le maximum de chiens vaccinés a été réalisé en 1994 avec 325.780 têtes. Toutefois, cette composante a connu des relâchements dans le temps avec l’avancement du plan. En effet, durant les années 1991-92, les campagnes généralisées de vaccination antirabique n’ont pas eu lieu (cette période a coïncidé avec l’apparition des épizooties de peste équine et de fièvre aphteuse qui ont mobilisé des moyens humains et matériels importants). En 1996-98, la vaccination antirabique des chiens a été limitée à des interventions ponctuelles dans le temps et dans l’espace. En conséquence, les résultats sont restés loin d’atteindre les objectifs attendus du P.N.L.R. en matière de couverture vaccinale qui était fixé entre 70-80% de la population canine.
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