Le réseau d'épidémiosurveillance national a été initié en 1984, consolidé en 1988 suite à la promulgation de la loi régissant la médecine vétérinaire et la protection de la santé animale, notamment son titre IV et son décret d'application n°95-66 fixant la liste des maladies animales à déclaration obligatoires et les mesures générales qui leurs sont applicables, modifié et complété en 2002 puis en 2006.
En Algérie, il existe 48 Wilayates (provinces), elles même divisées en 400 daïra (arrondissement. La plupart des communes possèdent un bureau d'hygiène. Le système de surveillance actuel relie la Direction des Services Vétérinaires (DSV) avec les 48 Inspections Vétérinaires de Wilaya (IVW), les 7 Laboratoires Vétérinaires de l'Institut National de la Médecine Vétérinaire (INMV) et les bureaux d'hygiène. Ce schéma est appuyé par les structures d'appui technique, scientifique et professionnel.
Direction des Services Vétérinaires
L'unité d'épidémiologie de la DSV centralise l'ensemble des données provenant des différents maillons. Ces données sont traitées, analysées et interprétées. Un bulletin mensuel et annuel sont établis, puis transmis aux 48 Wilayates (large diffusion vers les vétérinaires privés et étatiques), aux instituts techniques (INMV, Institut Pasteur d'Alger, Institut National de la Santé Publique), aux écoles et instituts des sciences vétérinaires ainsi que les pays étrangers conventionnés avec l'Algérie. La DSV constitue le niveau 4 du réseau.
Les inspections vétérinaires de Wilaya (IVW)
Afin de rendre plus efficace et plus opérationnel le réseau de surveillance, un vétérinaire responsable du réseau d'épidémiosurveillance est désigné au niveau de chaque wilaya, positionné au niveau de l'IVW afin de pouvoir suivre de près la situation sanitaire et être en relation permanente avec le bureau de la surveillance sanitaire au niveau de la DSV. Les différentes missions de l'administration centrale sont exercées par les IVW, y compris l'inspection dans les abattoirs et les postes d'inspection frontaliers où sont affectés des vétérianires permanents. Ils correspondent au . Une situation sanitaire de wilaya est établie puis transmise aux wilayate limitrophes et à la DSV niveau 3
L'Institut National de la Recherche Vétérinaire (INVM)
L'INVM est un organisme public à caractère administratif créé en 1976, placé sous la tutelle du Directeur des services vétérinaires. Il regroupe à Alger une direction scientifique et technique ainsi que le laboratoire central vétérinaire (LCV), et en région, un ensemble de 6 laboratoires décentralisés, les laboratoires vétérinaires régionaux.
Les vétérianires inspecteurs à l'échelle du Daïra
Chaque Daïra (province locale) compte au moins un vétérianire fonctionnaire, en principe au grade "inspecteur", placé au sein de la subdivision de Daïra. Son rôle est de coordonner l'action des bureaux d'hygiène communaux de la Daïra, en particulier pour ce qui concerne les opérations de prophylaxie et de police sanitaire. Il constitue donc le niveau 2 . Tout foyer déclaré fait l'objet de suivi par les vétérinaires fonctionnaires jusqu'à son éradication.
Les vétérinaires inspecteurs sont chargés des contrôles au niveau des bureaux d'hygiène, des abattoirs, des postes frontières et des centres de quarantaines. Ils récoltent les données élémentaires et les transmettent aux bureaux d'hygiènes, à l'Inspection Vétérinaire de Wilaya et à la DSV, à travers le modèle de déclaration obligatoire et les rapports de suivi de foyers ainsi que les rapports mensuels.
Les bureaux d'hygiène
La plupart des communes disposent d'un Bureau d'Hygiène Communal (BHC), sous l'autorité du président de l'assemblée populaire communale (le maire), comprenant au moins un vétérinaire fonctionnaire. Certaines communes peu peuplées se regroupent pour constituer un bureau d'hygiène commune. Le BHC exerce particulièrement des missions d'hygiène alimentaire et porte un appui au vétérinaire de Daïra pour la campagen annuelle de vaccination (clavelée, fièvre aphteuse). Les bureaux d'hygiène font partie du niveau 1 .
Observatoires
Vu la situation épidémilogique des pays du sahel, constituant un risque potentiel pour le cheptel, deux observatoires ont été mis en place, l'un à Adrar et l'autre à Tamanrasset. Ces observatoires sont chargés de constituer une base de données qui renseignera sur le statut sanitaire de la région sud du pays à travers la surveillance clinique permanente et la mise en place progressive d'un système de sérosurveillance de certaines maladies. La surveillance sérologique permanente permettra le diagnostic précoce de ces pathologies.
Vétérinaires libéraux
Les vétérinaires praticiens sont investi des mêmes fonctions que les vétérinaires inspecteurs. Il s'agit de la collecte et de l'acheminement des données élémentaires. Afin de renforcer leur intégration dans le réseau d'épidémiosurveillance, un mandat sanitaire leur a été attribué dès 2004 pour la réalisation de certains programmes de prophylaxie officiels ordonnés par la DSV.
Eleveurs
Les liens entre éleveurs et secteur vétérinaire varient selon les filières de production. Dans la filière avicole et la filière lait, les producteurs bénéficient d'un encadrement vétérinaire rapproché. Des espaces interprofessionnels ont été créés. Dans les filières extensives telles que l'élevage de petits ruminants, les relations avec les vétérinaires sont plus lâches. Quelques associations d'éleveurs se mettent en place (Ex :associations d'éleveurs ovins). La mise en place de regroupement de défense sanitaire est prévue, mais ils n'en sont qu'au stade embryonnaire.
Commerçants
Les commerçants impliqués dans le commerce d'animaux sont également des acteurs à prendre en compte en matière d'épidémiosurveillance ainsi qu'en témoigne le dernier épisode de fièvre aphteuse en 1999.
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